Infobésité web : pourquoi faut-il arrêter de produire en masse ?

La surcharge informationnelle, également appelée infobésité, est une notion cognitive qui désigne le « trop-plein » d’informations en tout genre. Dans notre société ultra-connectée où les médias d’information en continu sont légions, nous sommes de plus en plus amenés à consommer de nombreux contenus.
Cette surinformation a cependant ses limites : dans le monde du webmarketing, nombreux sont les sites internet qui misent sur une production très soutenue de textes, images, vidéos ou podcasts. Pourtant, cette stratégie peut avoir des effets néfastes sur la valeur donnée aux informations et sur le cerveau de ceux qui « reçoivent » les informations.
A l’origine… étaient les journaux
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les médias traditionnels et en premier lieu les journaux étaient la première source d’information. Même si l’essor de la télévision, dès les années 1970/1980, a quelque peu modifié la donne, la crédibilité et la valeur de l’information étaient surtout crédités à l’actif des journaux papiers voire à certaines stations de radio.
C’est surtout les nouvelles technologies de l’information et Internet qui ont créé un bouleversement. Cette multiplication de l’information s’est peu à peu propagée à tous les médias, y compris les supports traditionnels. Les journaux et la télévision n’échappent pas à l’infobésité : il faut, chaque jour, trouver un nouveau contenu ou un nouvel angle choc, pour assouvir le besoin d’information des lecteurs / auditeurs.
Edgar Morin parlait alors de « nuage informationnel », qui n’était pas sans rappeler le brouillard informationnel ou brouillard de guerre, à l’œuvre durant les grands conflits. Du reste, à l’heure du coronavirus et du confinement généralisé, ce brouillard n’a jamais été aussi dense : toutes les chaines et sites parlent du même sujet, sans toutefois avoir les mêmes opinions ni même des informations ou chiffres similaires…
Quantité, qualité & stratégies de contenu
L’heure est donc assurément à la quantité et à la multiplication des « news » en tout genre, au détriment, bien sûr, de la qualité. Si certains grands médias (Le Monde en France, Bildung en Allemagne) et autres médias satiriques (Le Canard Enchaîné) n’ont pas encore cédé à cette fièvre du trop-plein, nombreux sont ceux qui ont besoin de produire, sans cesse, de nouveaux contenus. Les réseaux sociaux, Facebook en tête, ont bien sûr dopé le phénomène.
Certaines stratégies en matière de référencement naturel privilégient la création de « Private Blog Network », abrégés PBN, sites sans grand intérêt qui seront utilisés pour poster des contenus à faible valeur ajoutée et pour pousser artificiellement d’autres sites vers les meilleures positions au sein de Google. Nous sommes loin du copywriting et de la rédaction qualitative promue par l’inbound marketing ! Pour en savoir plus sur ces thématiques, n’hésitez pas à lire cet article : https://www.gt-seo.fr/redaction-copywriting/
Multiplication des contenus : des impacts négatifs sur l’image… et sur la planète !
Du « fresh index » de Google (prime de fraîcheur qui serait accordée aux nouveaux articles) à Google News, de Yahoo annuaire web à Yahoo « lifestyle », de Windows Live et de la messagerie MSN à msn.com « portail web généraliste »… La production n’a jamais été aussi importante. Mais cette surproduction a des conséquences sur l’image de ces médias : on n’a jamais autant lu ni partagé de fake news, et on n’a jamais autant remis en question l’impartialité de tous les médias, qu’ils soient nouveaux ou anciens.
Côté chiffres, une étude SEMRush a récemment montré qu’il existait en 2018 près de 2 milliards de sites web et 30% du contenu web n’a jamais été consulté ! Ce même article prône « le passage d’une logique de quantité à une logique de qualité » et la création de contenus qualitatifs, durables dans le temps et recyclable. Car ces nombreux contenus surchargent les serveurs web (qui ont un impact écologique évident) et sont une véritable pollution visuelle pour les internautes qui sont sur-sollicités, que cela soit sur les réseaux sociaux ou au sein d’une page de résultat de recherche.
Vous voulez vous démarquer ? Ne produisez pas plus, stoppez la surenchère et combattez la boulimie de contenus : publiez moins pour publiez mieux.